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- Un mouvement qui juge ses institutions suffisamment consolidées
- Plus de deux décennies de structuration politique
- Le rôle fondateur du jalon de 2024
- Les arguments avancés concernant la situation interne en Algérie
- L’absence de dialogue comme élément clé
- Des tensions et des poursuites évoquées par les militants
- Une stratégie volontariste : porter la question kabyle sur la scène internationale
- Pourquoi Paris est devenue la plateforme de l’annonce
- S’adresser directement à l’opinion mondiale
- Une communication méthodique avant l’annonce officielle
- Un travail préparatoire auprès des médias et du public
- Une volonté de cadrer le récit politique
- Un calendrier présenté comme logique par ses promoteurs
Un mouvement qui juge ses institutions suffisamment consolidées
Plus de deux décennies de structuration politique
Selon les responsables de la démarche, la proclamation d’une Déclaration d’indépendance en 2025 n’est pas un geste improvisé. Elle s’inscrit dans un processus entamé au début des années 2000, marqué par la création de structures politiques, administratives et représentatives destinées à porter la voix de la Kabylie sur la scène internationale.
Au fil des années, ces institutions se sont étoffées, diversifiées et professionnalisées, jusqu’à constituer un ensemble que les organisateurs considèrent aujourd’hui comme suffisamment solide pour assumer un acte politique majeur. Leur argument central repose sur l’idée que la Kabylie dispose désormais d’organes capables de gouverner, de produire des textes et d’incarner une volonté collective.
Le rôle fondateur du jalon de 2024
L’un des moments déterminants mis en avant par les responsables est la proclamation symbolique, en avril 2024, de ce qu’ils ont appelé la “renaissance de l’État kabyle”. Cet événement, conçu comme une étape préalable, a selon eux permis de clarifier les orientations politiques du mouvement, d’affirmer leur ligne et de préparer la prochaine phase : celle d’une annonce officielle à vocation internationale.
Pour les promoteurs, 2024 a donc servi de tremplin politique, offrant une cohérence à l’ensemble du processus.
Les arguments avancés concernant la situation interne en Algérie
L’absence de dialogue comme élément clé
Les responsables kabyles affirment qu’aucune ouverture n’a été proposée en Algérie pour aborder la question de l’autodétermination. Ils estiment qu’il n’existe ni mécanisme institutionnel, ni cadre de discussion, ni perspective de négociation permettant d’aborder la place de la Kabylie au sein de l’État algérien.
Selon eux, cette absence de dialogue aurait rendu toute solution interne impossible, conduisant à l’idée qu’il est nécessaire de porter la question sur la scène internationale.
Des tensions et des poursuites évoquées par les militants
Les organisateurs évoquent également ce qu’ils décrivent comme une “pression accrue” sur les militants du mouvement : arrestations, poursuites judiciaires, classification du mouvement comme organisation illégale.
Pour les autorités algériennes, cette position est justifiée par la nécessité de préserver l’unité nationale. Pour les organisateurs, au contraire, elle témoigne d’une impossibilité d’expression démocratique.
Ce contraste alimente l’argumentaire du mouvement, qui présente la déclaration comme la seule voie restante pour défendre ses revendications.
Une stratégie volontariste : porter la question kabyle sur la scène internationale
Pourquoi Paris est devenue la plateforme de l’annonce
Le choix de Paris n’est pas anodin. Les organisateurs mettent en avant plusieurs raisons :
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l’importance de la diaspora kabyle en France,
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un espace médiatique plus ouvert,
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la possibilité d’organiser une cérémonie publique sans restriction,
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la présence d’un réseau de personnalités politiques, universitaires et culturelles sensibles à la question kabyle.
Cette dimension internationale est essentielle dans leur stratégie. Paris offre selon eux un environnement plus favorable pour une proclamation de grande portée.
S’adresser directement à l’opinion mondiale
La Déclaration du 14 décembre est conçue comme un message politique adressé non seulement aux Kabyles, mais également aux institutions internationales.
Les organisateurs affirment vouloir obtenir une reconnaissance morale avant toute reconnaissance politique, en espérant que leur démarche attire l’attention des observateurs, des ONG, des chercheurs, puis éventuellement des gouvernements.
Ils se positionnent dans une logique de long terme, estimant qu’un acte public, visible et officiel pourrait ouvrir la voie à une médiatisation accrue, première étape vers une prise en compte de leur revendication.
Une communication méthodique avant l’annonce officielle
Un travail préparatoire auprès des médias et du public
Plusieurs actions de communication précèdent la cérémonie :
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annonces publiques,
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précisions sur les objectifs,
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conférences d’information,
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diffusion de supports explicatifs.
Cette stratégie vise à rendre l’événement compréhensible pour le grand public et à permettre aux journalistes d’aborder l’événement avec un contexte clair.
Une volonté de cadrer le récit politique
Les organisateurs souhaitent éviter que leur démarche soit présentée comme spontanée, isolée ou improvisée. Ils insistent au contraire sur la continuité d’un processus politique minutieusement construit.
Ce travail de cadrage narratif montre une volonté de maîtriser le récit autour de la déclaration, une manière pour eux de prévenir les interprétations qui minimiseraient leur initiative ou la replaceraient dans un cadre polémique.
Un calendrier présenté comme logique par ses promoteurs
Pour les responsables du mouvement kabyle, l’annonce de la Déclaration d’indépendance en décembre 2025 résulte d’une combinaison de facteurs politiques, stratégiques et symboliques :
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consolidation progressive des institutions en exil,
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absence de dialogue au niveau national,
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volonté d’exister sur la scène internationale,
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importance du précédent de 2024,
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nécessité, selon eux, d’un acte officiel visible.
La portée réelle de cette déclaration dépendra désormais des réactions internationales, de l’écho médiatique et de l’évolution du contexte politique dans la région.