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Un système sous pression
Le système de santé français traverse une crise majeure. En effet, plusieurs défis menacent notre système : vieillissement de la population, désertification médicale, saturation des urgences et multiplication des postes vacants. D’ailleurs, 62% des Français considèrent que les hôpitaux publics ne sont pas préparés à affronter une nouvelle crise sanitaire majeure.
La saturation des services d’urgences
Les services d’urgences connaissent une pression sans précédent. Ainsi, certains patients attendent parfois plus d’une journée entière. Par ailleurs, l’été 2025 a révélé une situation alarmante avec des fermetures temporaires à Nantes, Fougères, Montaigu et Luçon.
L’hiver 2024-2025 a aggravé la situation. En effet, au moins une vingtaine d’établissements ont déclenché des plans blancs face à l’afflux de malades. Par exemple, à Nantes, des personnes âgées de plus de 80 ans attendent plus de 92 heures avant de pouvoir être hospitalisées, faute de lits disponibles.
Les déserts médicaux
L’accès aux soins devient de plus en plus difficile. Notamment, en 2024, six millions de Français n’avaient pas de médecin traitant et 87% du territoire était classé en désert médical. Concrètement, cette situation affecte entre 6 et 8 millions de personnes.
Les conséquences sont directes : en 2024, une personne sur trois a renoncé à se faire soigner. De plus, plus de 10 millions de Français n’ont pas accès aux soins dentaires actuellement.
Face à cette crise, le gouvernement a réagi. Désormais, chaque médecin devra consacrer jusqu’à 2 jours par mois à des consultations dans les zones les plus en difficulté. De même, les agences régionales de santé doivent identifier des « zones rouges » où l’accès aux soins est particulièrement dégradé.
La crise du personnel soignant
Les professionnels de santé sont à bout de forces. En particulier, en 2022, l’AP-HP a battu un double record : 2200 nouvelles infirmières recrutées, mais 15% de lits fermés par manque d’effectifs. En effet, le nombre de départs a dépassé de 400 le nombre de recrutements.
Actuellement, 60% des sites hospitaliers signalent un manque d’effectifs médicaux. Par conséquent, 62% des établissements s’appuient sur les heures supplémentaires et 43% recourent à l’intérim pour tenir bon.
Cette crise n’est pas uniquement française. D’ailleurs, les hôpitaux de Berlin avaient près d’un lit sur deux fermés faute de personnels en janvier 2022.
Les pénuries de médicaments
L’approvisionnement en médicaments reste problématique. Néanmoins, en 2024, le nombre de ruptures signalé à l’ANSM a diminué par rapport à 2023 (3825 contre 4925 déclarations). Cependant, la disponibilité des antibiotiques est restée hétérogène avec des disparités régionales notables.
Pour y remédier, la loi de financement de la sécurité sociale 2025 prévoit un système d’information partagé destiné à améliorer la visibilité sur la disponibilité des médicaments.
Les contraintes budgétaires
La santé subit les conséquences de la rigueur budgétaire. En effet, l’enveloppe dédiée au ministère de la Santé progresse timidement (+3,5%), une hausse insuffisante pour compenser l’inflation. De plus, l’ONDAM augmente de 3,2%, mais cette progression ne résout aucun des problèmes de l’hôpital.
Par ailleurs, les associations qui assurent une mission d’accompagnement subissent de plein fouet les coupes budgétaires dans le champ social et sanitaire.
Les inégalités de santé
Les inégalités restent marquées dans l’accès aux soins. D’ailleurs, la crise Covid a accentué les disparités entre catégories sociales, territoires et classes d’âges. En outre, 44% des adultes en France ont des difficultés à accéder, comprendre et utiliser les informations de santé.
Certains groupes sont particulièrement vulnérables. Ainsi, des initiatives d’« aller vers » les publics les plus éloignés du système de santé ont montré leur importance pendant la crise sanitaire.
Les défis structurels
L’organisation du système pose problème. En France, des murs existent entre la médecine de ville et l’hôpital. Par conséquent, il y a une pression extrêmement forte sur les services hospitaliers, contrairement à d’autres pays où des centres de soins non programmés permettent de soulager les urgences.
La coordination entre secteurs est insuffisante. Notamment, 43% des hôpitaux n’ont perçu aucun engagement des libéraux durant l’été 2025. De plus, seuls 38% indiquent que la médecine de ville était présente.
Les enjeux de santé mentale
La santé mentale représente un défi majeur. En effet, chaque année, près de 9 millions de personnes ont recours au système de santé pour un problème de santé mentale. D’ailleurs, cet enjeu détermine la résilience de notre société et nécessite un véritable choc culturel fondé sur la lutte contre la stigmatisation.
Les perspectives d’avenir
Le numérique offre des pistes prometteuses. Notamment, la télésurveillance des patients et les soins à distance ouvrent un horizon encourageant face à l’explosion des maladies chroniques et aux services d’urgence saturés. Cependant, cela dépend de la capacité des professionnels et des patients à accepter ces changements.
Un avenir à construire ensemble
Le système de santé français est à un tournant décisif. Les défis sont immenses : urgences saturées, déserts médicaux, personnel épuisé, budgets limités. Pourtant, des solutions existent. Elles nécessitent une volonté politique forte et des investissements massifs dans les infrastructures et le personnel.
Sans action rapide, le risque est réel de voir notre système de santé, jadis considéré comme l’un des meilleurs au monde, se dégrader irrémédiablement. L’enjeu dépasse le simple cadre sanitaire : il s’agit de préserver notre modèle social et de garantir l’égalité d’accès aux soins pour tous les citoyens.
La mobilisation citoyenne, l’innovation technologique et la coopération entre tous les acteurs du secteur représentent les clés de la transformation nécessaire. Le temps presse, mais tout n’est pas perdu. L’avenir de notre santé collective se joue maintenant.
