Disparition de René Chateau à 84 ans : L’ancien producteur emblématique de Jean-Paul Belmondo nous quitte.

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Le Septième Art a perdu sa Mémoire : René Chateau

Nous devons aujourd’hui dire adieu à René Chateau, affectueusement surnommé La Mémoire du Cinéma Français. Un titre bien mérité, qui servait à honorer à la fois sa passion débordante pour le cinéma et le catalogue unique de films qu’il a constitué au fil des ans. À 84 ans, il nous a quitté, de cause naturelle, dans le golfe de Saint-Tropez. Voici ce que les Éditions René Chateau nous ont ont partagé : « Il nous a entrouvert les portes du rêve et du souvenir avec sa collection de films exceptionnels : La Mémoire du Cinéma Français. Il va cruellement nous manquer« .

Le cinéma a perdu un véritable caméléon. Après avoir débuté sa carrière comme journaliste, le Celte Chateau s’est réinventé maintes fois, se transformant en collectionneur passionné, photographe, éditeur et producteur. Il a même été le propriétaire d’un cinéma. Sa vie est plutôt comme un film captivant et varié, non ?

Un passionné de cinéma depuis le berceau

Rappelons que notre cher René est né sous le charme provincial du Mans, en juillet 1939. Après le divorce de ses parents, il a grandi avec sa mère au Pré-Saint-Gervais. Chaque soir après le travail chez Honoré et Villanova, une entreprise de maçonnerie parisienne où il était apprenti, il se précipitait à chaque fois dans les cinémas : Montreuil-sous-Bois, Vincennes, la porte des Lilas… Il y aspirait tout le cinéma. C’est là qu’il a trouvé l’inspiration pour créer la revue de cinéma La Méthode avec deux de ses camarades. Ce succès lui a permis d’entrer en contact avec les plus grands noms du cinéma français, incluant des personnes comme Jean-Luc Godard.

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Un cinéphile dans le métier du journalisme

En 1964, René Chateau a rejoint l’équipe du magazine Lui pour gérer leur courrier des lecteurs. Grâce à son travail acharné et à son grand amour pour le cinéma, il a gravi les échelons pour devenir responsable de la rubrique cinéma. Il a interviewé de grandes stars telles que Jean- sur le tournage de Pierrot le fou, en 1965. Son amour pour le cinéma a atteint son apogée en 1965, lorsqu’il a acheté son propre cinéma, Le Napoléon, situé entre le 16e et le 17e arrondissement de la capitale.

Non content de cela, notre passionné de film a également fondé un hebdomadaire spécialisé, intitulé Le Journal du show-business. Mesdames et Messieurs, c’est ainsi qu’un véritable amoureux du cinéma trouve son chemin jusqu’au bout. Aujourd’hui, nous lui disons au revoir, mais son héritage cinématographique continuera à briller.

René Chateau et Jean-Paul Belmondo, une association cinématographique inoubliable

Souvent, les années passées dans un domaine précis donnent l’élan nécessaire pour explorer de nouvelles opportunités. C’est exactement le scénario de René Chateau après deux années dans l’univers de la presse, lorsqu’il a décidé de collaborer avec Jean-Paul Belmondo, un ami de longue date. Prenant divers rôles, de l’attaché de presse au publicitaire en passant par l’actionnaire, Chateau a joué un rôle essentiel dans la conception de l’affiche percutante du film de Belmondo Peur sur la ville et a contribué à l’émergence de Cerito Films, la société de production de l’acteur.

La magie créée par Chateau et Belmondo ensemble au cinéma a été appréciée par le public. Leur collaboration de quinze ans a été marquée par des films d’anthologie comme Flic ou voyou, L’as des as et le fameux Le Professionnel. C’est en 1980 que notre cher Chateau, qui partageait alors sa vie avec Nana, a suggéré à Belmondo de rejoindre Cérito & René Chateau, leur entreprise commune de distribution de films.

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La fin d’une collaboration inoubliable

Comme toute bonne chose, la fructueuse collaboration entre Chateau et Belmondo a également dû prendre fin. Ainsi, en 1985, après des différends concernant des entretiens donnés par Chateau en lieu et place de Belmondo, ce partenariat s’est terminé. René Chateau s’est exprimé à ce sujet et a déclaré : « C’est venu de l’usure… Comme beaucoup de couples, au bout de dix-huit ans, la complicité s’est envolée. La cassure s’est produite durant le tournage de Joyeuses Pâques. On s’est notamment accroché sur le panneau promo conçu pour le Festival de Cannes… Mais je n’en garde aucune amertume. J’admire le sens inné de la comédie de l’acteur ».
Malgré la fin de leur collaboration, n’est-ce pas remarquable que notre héros ait su garder un esprit aussi ouvert et admirable ?

René Château, le maestro de la réédition cinématographique

N’est-il pas impressionnant de voir quelqu’un porter autant de casquettes avec tant d’aptitude ? En plus de sa collaboration avec Belmondo, René Château, l’esthète entêté du cinéma, a été sollicité par Le Hollywood Boulevard. À cet endroit, il a emballé le public avec sa programmation captivante pour les trois salles de cinéma. Et la cerise sur le gâteau ? La diffusion audacieuse du film La fureur du dragon en 1974. Bravo Château !

Bâtisseur d’un sanctuaire dédié au septième art

La flamme du cinéma n’a jamais cessé de brûler en lui. Ainsi, parallèlement à sa vie pleine de paillettes, Château s’est lancé seul dans un projet d’envergure. Sans aide financière, il a restauré d’anciens films français pour une collection vidéo historique qu’il a nommé La Mémoire du cinéma français. Son coup de génie ? La sortie en vidéo du film Massacre à la tronçonneuse en 1980, qui malgré une interdiction de projection en salle maintenue par cinq ministres de la Culture, a connu un succès retentissant. Cela a procuré à notre cher Château les fonds nécessaires pour continuer son riche travail de restauration.

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Un élégant hommage au cinéma classique à la Villa des Parcs

Château ne s’est pas arrêté là, oh non ! En 1985, il a acquis la sublime Villa des Parcs. Il a transformé ce magnifique endroit en un véritable musée dédié à ses rééditions vidéo, un sanctuaire du cinéma classique, dirons-nous. Le panoramique de la maison nous fait découvrir une esthétique éclectique créée par des affiches de films, soigneusement choisies par Château.

Une contribution immuable à l’industrie du film

Son amour pour le cinéma ne se limitait pas à la production et à la réédition de films, mais incluait également la redécouverte des classiques. René Château a réédité en VHS puis en DVD des milliers de films légendaires comme Si Versailles m’était conté, La Fin du jour, La Belle Équipe, Les Diaboliques, Classe tous risques, Boule de Suif… Un apport inestimable à la pérennité de ces œuvres indémodables dans le cœur des cinéphiles. Immortalisant sa passion pour le cinéma dans deux livres magnifiquement illustrés, Château fait rayonner les plus belles affiches du septième art par le biais de ses propres éditions La Mémoire du cinéma. Ce n’est pas un euphémisme de dire que sa passion pour le cinéma a brillé dans son regard jusqu’au dernier moment de sa vie.

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